Pas de mer

  

 

 

 

(…) Une sensation inconnue, de souplesse et de démangeaison finalement pas si désagréable. Elle avança prudemment, les yeux rivés au sol : l’uniformité, apparente plus tôt, se désagrégeait en une multitude de petits coquillages délicats, nacrés, aux couleurs pastels, jaunes, bleus, rosés, arrondis, coniques, en spirale … Elle commença à en choisir quelques uns, les gardant dans sa main, pour les rejeter aussitôt et les remplacer par de plus jolis. Elle les ramènerait à Paris, étalerait sa collection sur sa commode.

Elle continua à avancer. Le sable devenait plus humide, plus compact et encore plus souple. Elle s’amusa à enfoncer les pieds, les soulever délicatement puis admirer la trace irisée qu’ils laissaient. Une joie d’enfant s’empara d’elle. Une brise légère venue de l’océan jouait dans ses cheveux. Cette odeur forte ne l’incommodait plus.

Un amas de rochers un peu plus bas attira son attention. Des lambeaux d’algues brunes, elle en avait vu des photos dans les livres de sciences à l’école, s’accrochaient aux parois brillantes.

ALC