Ecrire l'eau ...

   « Tout corps plongé dans un liquide… »     

 Beau principe. Mais au-delà du corps fonctionnel - celui qui saurait faire, qui se contenterait de faire - il est un corps qui pense, qui rêve aussi… Le corps de cette personne engagée toute entière, qu’elle en ait conscience ou non, dans ce travail du corps aquatique auquel l’eau nous entraîne.

Chaque année, le stage d’été donne l’occasion aux participants de chercher une forme pour traduire cette dimension à l’œuvre la plupart du temps négligée.

Et chaque jour, après le passage par l’eau, nous invitons chacun dans le groupe à faire le point en bon navigateur -comme un journal de bord, pour filer la métaphore- et à dire comme il le peut, comme il le souhaite, son cheminement. Viennent alors des images qui donnent à voir ce qui se construit. Ou des mémoires plurielles éveillées par le mouvement et les sensations, ou des bribes de l’histoire qui viennent s’actualiser en quelques mots, quelques phrases… Ce peut être aussi un collage, un dessin, ou bien encore la lecture d’un texte qu’un autre a écrit et qui fait écho. Tout est possible pour tenter d’exprimer au plus juste. Chacun crée sa façon.

L’invitation s’adresse à tous, chacun y répond comme il veut, comme ça lui convient, dans ce moment présent. Mais tous entendent les mots des autres dans le temps de partage respectueux, et s’en trouvent enrichis dans leurs résonances.

Cet espace du site présente des expressions de ce cheminement : vous les découvrirez dans leur richesse et leur pluralité. Leurs auteurs nous les ont confiées lors de ce temps particulier du stage d’été, et pour l’offrir à tous. Pour cette double générosité nous les remercions encore.

Belle découverte !

 


  ... Ecrire la rencontre avec l'eau...                                               dessin de Bethsabée

Poser des mots sur le papier, laisser une trace provisoire de ce qui est arrivé là, retenir peut-être, un peu, faire mémoire sans doute, mais ouvrir, ouvrir à cet espace inconnu, oser laisser venir ce qui nous habite, ce riche langage que nous taisons parfois, élargir encore le champ des découvertes, cette créativité qui vit en chacun de nous, qu'on ignore, et pourtant...   (...)                            Lire la suite  

 

Faire confiance - Oser se faire confiance  

 (…) De ce temps passé là, de sa traversée, chacun peut emporter une part de tendresse avec soi, la partager avec son voisin, porter un regard élargi, renouvelé, sur ce qui nous relie, nous fait libre et solidaire, attentif et précautionneux, léger et créatif. (…) Bien au-delà de cette simple et modeste rencontre avec Archimède, nous découvrons l’essentiel : nous sommes tous humains, fragiles, incertains, faillibles, hésitants, mais aussi résistants, tenaces, à l’écoute du monde, un monde très proche, immensément grand. Nous aimons à dire que nos temps d’adpa avec les enfants les aident à grandir : et s’il en était autant pour les déjà « grands » ? (…)    

   Lire la su ite  Ce texte a été écrit le 2 février 2015, après les attentats.  Il garde toute son actualité ... 

 

"Les mots qui vont venir savent de nous ce que nous ignorons d'eux." René Char

 

Voici donc ces textes, ces dessins, ces collages, ces photos

pour leur valeur créative.

Leurs auteurs et leurs autrices vous les ont offerts.

Au fil des saisons, nous continuerons d'enrichir cet espace

qui montre simplement la qualité et la diversité à l'œuvre dans ce travail de l'eau.

Merci à toutes et à tous !

collage de Christine Carru

 

 

 C'est un oiseau d'eau

qui marche avec le héron

qui vole avec la cigogne

qui nage avec le brochet

Nicole

 


De la légèreté dans ces mots qui apaisent. Ce n'est plus la tempête..."peau métissée, nuage de pluie, j'ouvre la bouche", j'imagine la scène.

C'est un peu ce que j'ai connu aujourd'hui, ballottée et bercée, cocoonée presque.

Une présence amie dans cette eau douce de piscine, l'eau pénètre dans ma bouche, ma respiration est au point, donc point de panique, à bord de ce bel équipage qui garde un œil sur moi.

C'est un peu comme une croisière en mer pour décompresser.

Larguer les amarres, le soleil affiche présent par sa lumière qui traverse les hublots le temps de cette rencontre en surface, puis en profondeur.

De la tête aux doigts de pied en passant par le cœur qui bat doucement, j'ai été comblée de joie, dans cette danse en solo, à deux, à trois, puis tous ensemble.   Martine

 

Dans la mer avec de moyennes vagues

j’ai tendance à avoir peur

et plutôt les esquiver sauter pour les éviter

L’autre jour je me baignais avec des mouettes

je me suis allongée sans résister aux vagues

et je me suis laissée porter  

 

Ça commence ce matin par une eau presque un peu trop chaude, mais après je l’ai trouvée parfaite.

L’eau m’a fabriqué un beau canapé bien doux, dans lequel j’ai déroulé mon dos tranquillement, jusqu’au fond.

Après ce beau gâteau, posons la tête en dernier comme une cerise.

Et un voyage en toute confiance avec trois points d’ancrage dans un gramme de liberté et fluidité.

Cet après-midi, je l’ai trouvée plus fraîche en entrant mais cela était bien car il fait trop chaud dehors.

J’étais habituée à la douceur, la clarté, la tiédeur de l’eau.

Mais aujourd’hui, elle s’est même parfumée à la lavande !

Alors, la promenade en foulard a été encore plus belle, souple, ondulante, tournoyante, enivrante.   Nicole

 

Diagonale : espace impalpable entre sol et ciel où se pose mon souffle des pieds jusqu'à la tête

                  lente remontée vers l'air, je traverse la soie de l'avant surface, baise délicatement le front de l'eau, le pied encore posé dans le creux de ta main

                  lieu de petites folies intérieures

                  ligne où je m'accroche pour pêcher l'air et le joli marin

                  ni couchée, ni debout, juste un entre deux sensuel et éphémère

 

Allongée soutenue par cette force fluide pénétrante et pénétrée

Force délicate des corps unis avec l’eau des mouvements légers

volés à nos corps de plomb 

Des mouvements que le plomb même allège.

Plumes mouvantes dans le corps de l’onde

Présence à ces sensations étranges,  devenus enfants

grâce à la magie aquatique.

Enfants animés par les jeux, la suspension de l’eau,

jeux sérieux, intenses, engagés.

 

 

   L'eau me va comme un gant, un gant retourné… vers l'origine !

   Je me glisse dans ce grand gant élégant, dessus-dessous, enroulé-déroulé, poussé-tiré…

   Je me glisse et je tangue. Tangue-eau à danser, solo-duo-trio.

   Plonger, aller au fond, regarder la surface d'en dessous…

   Comment traverser ce miroir lumineux qui invite au jaillissement vers l'air ?

   Oui, comment s'envoyer en l'air ? En devenant dauphin, poisson volant, ange de l'entre-deux ?

   Le gant m'enveloppe, me retient… Comment en sortir ?

   Méfie-toi de cet ogre... car ce gars-gant tua bien d'autres que toi !    Jean Bernard

   

Se laisser mouvoir   Le moment suspendu « être agi »

L’imperceptible mouvement du corps, de l’équilibre et du souffle, un moment de grand silence, où tout est immobile, en attente

Et lentement le mouvement va s’exprimer à nouveau à travers le corps et lui donner une direction nouvelle, qui va faire qu’un bras va se tendre et rencontrer l’eau plus loin ou une autre main, glisser le long d’une autre peau. Peau de l’eau, peau d’un corps. Contact. Moment fascinant.

Fascination d’avoir la tête en bas et de regarder le monde à l’envers. Nouvelle perspective intéressante où tout est couleurs, lumière, absence de repères, où les bulles d’argent dansent jusqu’à la surface.

Marcher avec les pieds ou les mains à l’envers, sur la surface de l’eau, toucher l’argent du plat de la main, voir au-delà le plafond du dôme, d’autres corps de couleurs qui se meuvent comme des hydres ou des anémones qui dansent avec l’eau, qui se laissent danser par l’eau

Le rire d’Archimède est parfois plus difficile sous l’eau que le sourire…  Anne

 

L'émotion du silence partagé

Les mots comme des leviers

Attendre : se donner, s'offrir le temps     

 

Étrange familiarité de ce corps aquatique 

Fenêtres de soleil

Je connais cette découverte  Retourne sol retour au sol

Adossée à du vivant, s’accompagner dans d’autres contrées

Poids racine densité s’adosser à du vivant dos à dos confortable 

chaleur de la chair de l’eau

étirements dolents d’un monde à l’autre chaleur fourrée de l’eau

L’eau comme une étole 

ne pas savoir  laisser faire notre mémoire des cellules mémoire du corps 

entrer sans se mouiller  ne pas se mouiller  apprendre la langue de l’eau

Difficultés de sortie passer du mouillé au sec est plus difficile

ill. Frédéric Philibert

 

Pas de mer ! Seulement une étendue grise, mouillée, luisante, sans doute glissante, et, pour ajouter au désastre, sentant mauvais.

Laissant Marie-Hélène maugréer et repartir dépitée vers l’hôtel, Pomme décida, puisqu‘elle était quand même venue pour ça, de risquer l’aventure.

Elle se déchaussa, et posa le pied sur le sable gris et humide.(...)   Annick 

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photos de Laure 

Fragment de solitude heureuse

Je suis entrée dans l’eau, lentement, yeux fermés.

Mes mains, doucement, ont entrebâillé la surface, avec délicatesse. Sans la froisser.

Elles ont ouvert avec précision le chemin qui me mène. Les poignets, les bras ont suivi et tout le corps a frémi de la fraîcheur attendue, retrouvée.

Sans hâte, j’ai fléchi jusqu’à me retrouver assise entre deux eaux, blottie sous le miroir inversé du ciel.

Ronde.

Chaque bulle lâchée invite au mouvement.

Tout petit, régulier, je flotte.

J’entends le passage de chaque goutte d’air au fil de mon oreille. Elle me parle, je la chante.

J’ouvre : un nuage étincelant, une méduse sort de ma bouche et entame, goguenarde, une ultime ascension. Je la suis, jusqu’à téter la peau douce d’en haut. Elle disparaît. Je la rattrape. Je la gobe. J’emprisonne un peu de ce fluide insaisissable dehors, qui prend réalité, contenance, dans ce monde étranger.

Je vais jouer avec.

Me lester, rouler, arrêter, demeurer immobile,

presque,

juste à la bonne hauteur.

Sentir l’épuisement, l’ivresse de cette danse infinie qui s’adresse au plus profond de moi.

Seule. Isolée avec elle, reliée aux sensations précises, fines, à des mots qui échappent, que j’écrirai plus tard. Découvreuse ingénue des images mobiles qui surgissent impalpables - chaque fois - de mon corps allégé, assoupli, des myriades créées au dialogue entre deux, éclaboussée d’air, ébouriffée de vie.

 

 

S'asseoir déjà.

déjà s'asseoir.

Le creux du dos tenu.

S'adosser.

Du temps.

Beaucoup de temps au fond. 

S'adosser. Encore du temps.

fauteuil au fond de l'eau.

Toujours du temps. 

S'adosser à l'infini.           Géraldine

 collage Christine Carru 

 

Ce matin un doux surgissement

Quelque chose en moi ne me portait plus

Je me souviendrai des bras de M. qui m’ont portée sans rien saisir ni rien arrêter de moi

C’est quelque chose qui va trouver place en moi, je crois…

Alors je me suis laissée porter et puis C. a débordé à son tour, ce qui m’a fait déborder à nouveau …

A nouveau je me suis laissée porter mais différemment cette fois-ci, comme soutenue à porter aussi C.…

Alors je me dis que toutes ces postures sont en nous simultanément, qu’il n’y a pas d’un côté les personnes qui se portent bien et celles qui ne se portent pas… L’important c’est de ne pas rester bloqué dans l’une de ces positions, de  pouvoir les jouer toutes plusieurs fois par jour, par heure, par minute   même… et goûter la joie de porter quelqu’un à partir d’un endroit de soi où l’on se porte bien…

Je remercie M. et C. de m’avoir fait voir ça…   Géraldine 

 

Cette eau qui est autre que moi, je la sens sur ma peau, elle m’entoure, ni amicale, ni agressive,

Elle est là chez elle.

A moi d’y trouver ma place sans la déranger.

A vrai dire, on ne la dérange jamais, c’est elle qui nous dérange.   Frédéric  

 

 

Le Tilleul

La mer est blonde et boucle et onde et joue à ourler un drap de mariage où dansent des esquisses

Ciel de lit et bavardages

Lèvres ouvertes du ressac et paupières douces refermées

marcher sur ces broderies satinées offertes aux ailes des nuages.

Je voudrais glisser entre le fond et l'eau, m'insinuer sans créer de fracas, disparaître sans remous pour surgir à l'incandescente adolescence

plus rien à dire, mais à chanter, mais à souffler entre deux pas 

rire rive dérive et retrouvaille

aller de l'eau en au-delà    M.

 

Les carreaux du carrelage

devenus courbes

Mes pieds devenus larges

Marcher sur la lune

Retrouvailles avec mes parties sourdes

Le sourire qui revient…

Moments

sans qu’on y soit vraiment

Mais ça continue d’aller

aussi sans soi …

Et puis retour à soi

Sortir de l’eau

Le corps lourd à plier les genoux

Lever le cou ; dehors l’été.  

Géraldine

                                    J'ai toujours rien compris mais tout d’un coup je flotte !!!      Fred                           

 

dessin de Leïla

 

Un carré de tissu bleu marine.

Plongé dans l’eau, il s’anime

Vous à côté vous vous étonnez d’abord de sa facilité à y être entièrement

Entièrement déplié, en mouvement entièrement

Et vous, à côté

La paume de ma main vient à le toucher

Lui se laisse toucher

Ma main entièrement touchée par lui, à se laisser déborder

Mon avant-bras, mon bras, le tissu qui se développe autour, mon corps qui le suit…

Je nage avec une baleine, un animal sauvage et doux       G.

 

Longtemps la mer m’a attirée, fascinée, pour mieux me repousser. Fascination, répulsion, paradoxe de sentiments, d’émotions, changeants comme un ciel breton, qui fait se déchirer un rideau de pluie par un rayon de soleil irisé en arc en ciel.(...)   Annick         Lire la suite  

 

Colonie de vacances de Cassis, au fond du bassin d'Arcachon.

Mon père en est le directeur et le maître - nageur...

J'ai 5 ou 6 ans... La leçon de natation avec mon père ? En suspension à la potence pour apprendre les mouvements de la brasse, coordonner les  bras, les jambes et la respiration.

L'étape suivante se fait avec ceinture munie de flotteurs en liège et allers-retours dans le chenal. Je deviens un petit bateau sur l'eau avec des jambes, qui avance et revient vaillamment. ça baigne ! Alors, on diminue progressivement le nombre de flotteurs.

En fait, je suis aussi passé par la ceinture gonflable… Et celle-là, justement, elle m'a permis d'entrer dans le roman familial du corps dans l'eau !

Je pars avec ma ceinture, loin dans le chenal, libre de m'éloigner de la zone d'apprentissage. Au retour, je commence à moins flotter, puis à faire le bouchon… La ceinture s'est dégonflée ! Je bois la tasse... Mon frère aîné me voit, plonge, me rejoint et me sauve en me maintenant à la surface. Super Papa arrive alors et me ramène au bord. Me voici involontairement baptisé dans l'eau salée et inscrit dans l'histoire familiale.

A 20 ans, j'ai passé mon diplôme de MNS !    JBB                                                                              ill. Sonia Tirolien

 

 

La ligne de respiration

Franchissement

Lenteur

On ne peut jamais présager de ce qui s’apprête à naître

Entrer dans l’eau

Le fauteuil d’Archimède  au fond de l’eau

S’y asseoir

S’adosser dans la main  de l’eau

 

Tête

Pieds

Ecart

La fraîcheur à mes pieds et la tête nue

Vitrail

La lumière dedans

Naïades

Noyade

Retournement

 

Du temps pour goûter

Beaucoup de temps

Peau à peau avec l’eau 

Encore du temps

Sensualité

Toujours du temps

 

Le creux du dos tenu

Attendre d’être prête

S’adosser à l’infini

Au fond de l’eau

Au fond de soi

Au fond, encore  G

 

Allô maman, bobo                                   

A l'eau, papa, beau beau

Rageur petit grand frangin qui, avec ses petites mains, a fixé ma tête au fond du bassin     

Celui-là même dans lequel je reçois les soins les soins de maman ou les soins de papa 

Juste à temps, juste avant que je m'en aille dans l'eau delà (...)    Claire

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                                                                                                                                                                                   collage Claire O   

 - Eau, es-tu là ?

- Je suis là.

- Où ça ?

- Autour de toi.

- Comment ça ?

- En forme de toi.

- En forme de moi ?

- En forme de toi, en forme de moi, en forme de soie

C'est comme il te plaira !

Je suis là et je suis eau.  

Moktaria 

 

Eau, es-tu là ? 

Je suis là et je suis où.

Le pied à terre

Monde  porteur

Poutre  porteuse

Au bord de l’eau

Mon bassin 

Mode terrien, mode aquatique

Corps aquatique

Masculin, féminin

Comment l’eau nous remet à l’intérieur…

Géraldine

 

 

L’eau, pourquoi aller vers elle, pourquoi irais-je m'y baigner, je ne suis pas un poisson ? Je crois que pour la première fois cette question se pose à moi. Dans mon enfance j'ai passé quelques étés à Berck plage, (...)     Christiane        Lire la suite

 

 

Bruissement ouvert   Tremblement subtil

Ouverture douce et souffle tranquille

lentement descendre et se poser là, écouter, voir, attendre et remonter.

J'étais bien dedans, bien dehors

paisible dans le son

joyeuse au silence

dans le partage mesuré, attentif et le temps donné qui m'était offert.

Les rires sont venus sans les convoquer

la danse drôle a tenu nos regards étonnés

ensemble 

 

Dans l’eau, mon corps est une île, une île au rythme lent, hors du temps, sans amarre, avec, pour être juste, un pied intermittent et salvateur.

Une île aux contours sans cesse définis par l’eau, eau qui monte, qui descend, inonde parfois, mais décide toujours de la situation.

Mais une île, c’est encore de la terre. Passer de la terre à l’eau, devenir bouchon de liège, flottant au gré des remous, sans poids, sans lourdeur, sans à-coups, dans une passivité sereine.

Le rêve du bouchon, parce que les bouchons ont des rêves, s’enfoncer sans se perdre, rouler, danser avec l’eau.   Annick    

 

 

On ne comprend pas tout, mais on saisit un peu.     Jeanne Yvonne

 

"ça baigne tout autour de moi" C'est bouleversant de grâce, de lenteur, de décision et d'indécision, de ça va de soi et de surprise.

Rythme, flux, reflux, rythme à soi, acquis, en train de s'acquérir.

C'est beau, très beau , à regarder, plus loin que le bout de sa main, si près du bout de son pied, ça serpente, ça ondule, ça glisse, ça s'abandonne. Eau magique de tous les possibles, eau sacrée de tous les secrets.

Onde ensoleillée du soir ondes de rêves ondes de réveil Nuit éternelle qui me ramène à moi, à toi, à tous ceux qui me touchent... doucement, tendrement.

Et puis le lendemain retrouver le grand silence, venu de là, venu d'ailleurs...

 

Elle a caché son maillot de bain dans son sac en partant.

Il faisait chaud, chaleur renvoyée par les murs construits en morceaux de briques rouges récupérés dans les déchets des tuileries du quartier.

Elle descendait la ruelle brûlante, précautionneusement pour ne pas abîmer ses espadrilles en corde si difficiles à trouver en ces temps de guerre.

Elle n'a rencontré personne dans le labyrinthe de murs rouges, personne pour la dénoncer. Elle était soulagée (...)   Maïté                   Lire la suite    

 

Paesaggio traforato di un mare lontano  della sabbia bagnata  del vento salato

Dei piccoli piedi dorati , un'impronta incisa , per un momento così dolce  modesto per l'onda  portandolo malgrado noi  

Delle rocce arroganti  lasciarsisi accarezzare  per il mare scatenato 

Dei reparti di sole  generosi e potenti chi può servire di appoggi  per rigenerarsi

Un'onda così ridente che si sente cantare per apostrofarci 

Dei vacanzieri urgenti  corrente dopo questa onda  che non si ferma mai 

Dei vacanzieri tranquilli di cui i corpi sopiti  si offrono a questa sabbia così preziosa

   Lire la traduction    

 

J’ai enfin découvert le passage entre le côté et la surface …

qu’il n’est plus utile de sortir complètement la tête de l’eau pour respirer.    Frédéric

 

 

 collage Christine Carru 

 

Dans l’eau, je suis toujours rappelée à la dualité ; tout est incidence ou impulsion, tout ramène au débat ou aux ébats : un accompagnement inévitable, un dialogue, une vitre réfléchissante.

Dans l’eau, on n’est jamais mouillé : c’est au sortir de l’eau que le corps ruisselle ? (…)   Laure     

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Archimède m'aide.

Archimède m'aime.

Archimède est une femme.

Archimède est une flemme !

Une archi-flemme aquatique

dans un hamac synthétique

qui m'enroule et me tourneboule,

à en perdre la boule ! 

C'est ça !

S'enfoncer au fil de l'onde

jusqu'au fond pour en revenir réenfanté !   JBB

 

 

Au-delà du Principe d'Archimède ? Drôle de programme !

Si je me souviens bien, tout corps plongé dans un liquide reçoit une poussée… etc. etc. 

D'abord, le choix du liquide n'est pas indifférent, n'est-ce pas ? Autant qu'il soit d'une température agréable, par rapport à nos 37 degrés internes, pour pouvoir s'y glisser comme dans un lit douillet.

Et puis, quel volume de liquide ? Quelle étendue ? Quelles lumières, couleurs, odeurs ? Quels bords et quel fond ? Bref, dans quel contenant se trouve le liquide ? (...)   JBB       Lire la suite   

 

L’eau est claire ce matin et douce dans ses nuances bleutées traversées de soleil. L’air est joueur aussi : des myriades de bulles se posent sur ma peau, minuscules bijoux éphémères, enveloppes de rêve. Je m’enroule dedans. Elles se détachent, furtives, regagnent la surface. Je les invite encore.

La danse nouvelle entre cette eau et l’air calmement m’entraîne vers la profondeur et, seule dans la musique de l’eau, j’oublie. Je laisse faire. (...)    MyR         Lire la suite   

 

Horizon bruissement clapotis, collier somptueux léger, impertinent qui palpite, chatouille, enroule et détermine et puis le manteau de douceur sur mes épaules posé, délicat, soyeux enveloppant ouvert chaud et frais à la fois, tendre, attentif comme je danse dedans sans jamais le froisser...